SÉCURITÉ DU TRAITEMENT DE CANAL
Il est indiscutable que nos dents et notre bouche sont essentiels au maintien d’une bonne santé. L’endodontie joue ici un rôle primordial pour assurer une bonne hygiène dentaire en éliminant l’infection et la douleur, et en préservant notre dentition naturelle.
La responsabilité première de tout dentiste consiste à rassurer ses patients préoccupés par la sécurité du traitement endodontique en leur expliquant que leur bien-être général représente sa toute première priorité. Le site web de l’American Association of Endodontists (www.aae.org) est vraiment le meilleur endroit où les patients inquiets peuvent obtenir toute l’information disponible quant à la sécurité et à l’efficacité de l’endodontie et du traitement de canal.
Bien qu’une information de qualité soit offerte en ligne par l’AAE et d’autres sources fiables, des patients se présentent parfois au cabinet dentaire avec de l’information erronée. Cela a commencé au tout début du siècle dernier avec l’apparition de la « théorie du foyer d’infection » associé à l’endodontie, théorie depuis longtemps réfutée. Dans les années 1920, le Dr Weston A. Price a publié une recherche suggérant que des bactéries enfermées dans des tubules dentinaires lors du traitement de canal pouvaient « se répandre » et entraîner l’apparition de toutes sortes de maladies systémiques dégénératives (p. ex., l’arthrite, les maladies rénales, cardiaques, nerveuses, gastro-intestinales, endocriniennes, pour ne nommer que celles-là). Il va sans dire que tout cela s’est propagé bien avant que la médecine ait compris les causes d’une telle maladie.
Le Dr Price recommandait fortement d’extraire la dent — la procédure dentaire la plus traumatique qui soit — plutôt que de procéder à un traitement endodontique. Cette théorie a ouvert la voie à une période de peur où l’extraction des dents représentait la solution pour traiter les maladies systémiques et la mesure prophylactique contre de futures maladies. Les techniques de recherche du Dr Price ont été critiquées à l’époque de leur publication, et, dès le début des années 1930, un bon nombre d’études bien conçues à l’aide de techniques de recherche plus modernes ont discrédité ses recherches.
Des décennies de recherche ont contredit les découvertes du Dr Price depuis. En 1951, le Journal of the American Dental Association publiait une édition spéciale faisant état de la documentation scientifique et proposait un retour au traitement endodontique comme pratique de référence pour des dents dont la pulpe est dévitalisée dans les cas où la dent pourrait être sauvée. Dans son étude des techniques de recherche du Dr Price à partir des années 1920, le JADA relève de nombreuses incongruités par rapport à la recherche scientifique moderne, y compris l’absence de groupes témoins fiables et l’induction de doses excessives de bactéries.
Des recherches plus récentes continuent de démontrer la sécurité du traitement endodontique en ce qui concerne la santé générale sur le plan systémique. En 2007, l’American Heart Association mettait à jour ses lignes directrices quant à la prévention de l’endocardite infectieuse, révisant radicalement ses indications de prémédication pour les procédures dentaires et excluant le traitement endodontique des procédures dentaires requérant prémédication. En avril 2012, l’AHA a découvert qu’il n’y avait aucune évidence scientifique pouvant lier les maladies parodontiques aux maladies cardiaques, concluant que les maladies cardiaques et parodontiques pouvaient souvent se produire chez le même sujet en raison de risques de facteurs communs, tels que le tabagisme, l’âge et le diabète sucré.
Des décennies de recherche contredisent les affirmations des tenants de l’« infection focale » ; il n’existe aucune évidence scientifique valide pouvant associer des dents traitées par endodontie à des maladies systémiques. Pourtant, il arrive que cette théorie depuis longtemps réfutée vienne à l’oreille de certains patients.

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